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    Plumes Blanches

    Petites prières du soir

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    En 2017, pendant une quarantaine de jours, j'ai reçu une grâce : chaque soir, au moment du coucher du soleil, des mots venaient se déposer en moi. Je les ai nommées Plumes Blanches. Voici ci-dessous celles que j'ai glissées dans le spectacle des Oiseaux de Compostelle.

     

    Gratitude,

    Arnaud 

     

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    Le Fleuve d'argent

     

    Remplis les vasques de mon âme ! Encore une nuit à te chercher. Sur les terres de chaque instant, retrouver les traces du chemin qui mène jusqu'à Toi.

    Qui sont véritablement le poème, le poète et la plume ? Qu'il est bon de n'être qu'une plume entre le poète et le poème qui ne sont que Toi-même.

    Je Te contemple écrire le poème de ma vie. Tu es le Poète qui crée, le poème qui est. Je suis la plume tombée de l'Oiseau qui inscrit des signes sur un fleuve d’argent.




    J’ai tant joué avec le monde...

    J’ai tant joué avec le monde
    Que j'ai oublié que Tu étais là

    J'ai rencontré tant de personnes
    Que j'ai oublié Ton Nom

    J'ai tant voyagé dans cette existence
    Que j'ai oublié que j’avais une demeure

    J'ai couru après tant d’illusions
    Que je me suis éloigné de Ta Vérité

    Toi qui nous aimes encore
    Lorsque l'on ne s'aime plus

    Toi qui nous pardonnes encore
    Lorsque l’on ne se pardonne plus

    Toi qui penses encore à nous
    Lorsque l'on s'oublie

    Toi qui crois encore en nous
    Lorsque nous n’avons plus d’espoir

     

     

     

     

    Le lac agité


    Seigneur je T’attends
    Mais le vent n'arrête pas de souffler
    Et le lac est agité

    Je Te cherche
    Mais mes gestes sont grossiers
    Et mes mains sont maladroites

    J'ai soif de Ta Source
    Mais je reste avec mon corps lourd
    Sur le sofa de me maison encombrée

    Je Te prie
    Mais les larmes peinent à monter
    De mon cœur jusqu'à mes yeux

    Je T'espère
    Mais ma foi malade
    A effacé la beauté de Ton visage

    Je Te veux
    Mais mon cœur est enchaîné
    À ce monde

    Aujourd'hui
    Je n'arrive pas à gravir
    L'escalier qui mène jusqu'à Toi
    S'il te plaît, Seigneur, viens jusqu'à moi !

     

     

     

     

    Une goutte de Toi


    Une goutte de Toi
    Et toutes nos tempêtes s'apaisent

    Un regard de Toi
    Et c'est l'Amour dans le cœur, dans les mains

    Une remontrance de Toi
    Et c'est devenir Ton fils, Ta fille

    Un souvenir de Toi
    Et c'est le Chemin sous nos pieds

    Un rêve de Toi
    Et c'est un message

    Un ami de Toi
    Et c'est un guide

    Un ennemi de Toi
    Et nous trouvons notre place

    Une sécheresse de Toi
    Et nous mûrissons

    Un épanchement de Toi
    Et c'est la Grâce

    Un refus de Toi
    Et nous sommes sauvés



    Avais-je décidé...

    Avais-je décidé de cette longue journée de marche vers Toi ? Avais-je décidé de me séparer de Toi ? Était-ce pour mieux Te retrouver ?

    Avais-je décidé de perdre la mémoire et d'errer, aveugle à ton amour, révolté contre ta providence,   de me perdre jusqu’à cet appel intérieur qui m’a soulevé jusqu’à Toi ?

    Savais-je que j’allais pleurer, jusqu’à ce que Ta Grâce inonde ma tête et ma poitrine, comme un lait d'abondance ?

    Et maintenant que je t'ai enfin retrouvé, à nouveau Tu me projettes dans le monde en me disant : « Sois mon porte-parole, sois Ma main, Mon bras, Mon souffle et Mon regard.”




    Et pourtant

    Tu remplis d'amour le Calice de mon âme, et pourtant je ne me sens empli de Toi en vérité que lorsque mes larmes remontent jusqu'à Toi.

    Tu fais fleurir les vertus sur l'Arbre de mon âme, et pourtant elles ne donnent du fruit que lorsque je les sème dans le cœur d’autrui.

    Tu m'as donné une Plume noire et l'autre blanche, et pourtant je ne suis écrivain en vérité que lorsque je T’écris.

    Tu m'as confié le Sceptre Royal, et pourtant je ne suis roi en vérité que lorsque j'unis le ciel à la terre et la terre au ciel.

    Tu m'as offert un Pectoral ciselé, orné de pierres précieuses, pourtant je ne suis serviteur du vivant que lorsque Ton amour émane de ma poitrine.

    Tu m'as confié des trousseaux de Clefs de fer, d’or et d’argent, et pourtant je ne suis le serrurier divin en vérité que lorsque j'ouvre les portes du pardon.

    Tu as offert à mon bras un Bouclier de Sagesse, et pourtant je ne suis prudent en vérité  que lorsque j'éblouis les démons.

    Tu as offert à ma main une Épée de Justice, et pourtant je ne suis un guerrier en vérité que lorsque je donne à chacun ce auquel il a droit.

    Tu remplis mes mains de cadeaux et d'offrandes, et pourtant ils ne m'appartiennent en vérité que si je les offre.

    Tu m'as offert ces symboles et ces attributs, et pourtant ils ne m'appartiennent en vérité que si je les deviens.




    Combien de fois...

    Combien de fois ai-je meublé Ton absence dans ma vie? Combien de fois ai-je appelé quelqu’un au lieu d’écouter ce que Tu avais à me dire? Combien de fois me suis-je jeté dans des bras aimants au lieu d'accueillir Ton silence?

    Sur cette chaise vide, j’y ai assis le désir de reconnaissance, le désir d’être aimé. J’ai invité la vanité à ma table, elle a mangé de mon pain et l’orgueil a dévoré les fruits de l’offrande. Le jour où Tu es venu la place était prise et, le temps passant, j’ai oublié que j’attendais quelqu’un.

    Combien il m'a fallu pousser les meubles et sortir tout le monde de la maison pour retrouver ne serait-ce que le parfum de Ton absence ?



    Ce rendez-vous du soir

    Seigneur, je commence à m'habituer à ce rendez-vous du soir, à attendre avec tendre impatience que la journée s'écoule, pour en silence, à nouveau entrer en moi-même, pleinement à Ton écoute, et sentir mon âme se mouvoir vers Ta rencontre.

    Ce rendez-vous n'est pas celui du matin, avant que le coq n'ait chanté, où mon premier geste est de me tourner vers Toi, de réciter Ton Nom, encore et encore, et T'offrir mes premières pensées.

    Il est ce rendez-vous d'après ma rencontre avec le monde, lorsque je retourne en ma maison, à la tombée de la nuit, portant sur les épaules la douce fatigue du travail accompli ; je viens m'assoir à Ta Table et m'abreuve de Ta Lumière.

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    (Extraits de Plumes Blanches - Arnaud Pelletier)
     

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