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RUMÎ

 

 

 

 

 

 

 

 

Poète des poètes, Rumî est depuis longtemps considéré comme le prince des poètes mystiques. Des centaines d'Odes, jaillissants de son coeur, ont été composées en l'honneur du Créateur et de son maître, Shams. 

Gratitude.

Puisque tu veux comprendre l'existence du Bien-Aime,

Laisse les apparences et pénètre la substance.
Des voiles accumulés nous cachent son essence,
Il est plongé en Lui-même et l'univers est plongé en Lui.

Jusqu'à quand sentirai-je les couleurs et les parfums du temps?
Le moment est venu de voir l'être d'infinie douceur.
Quand je regarde en Lui, je vois mon image.

Quand je regarde en moi, je vois son image.

Dès que j'entendis le mot amour,
J'ai usé mes yeux, mon âme et mon cœur sur son chemin.

Je me suis dit que je devais y voir double,
Car bien que l'amant et l'Aimé soient deux, en vérité ils ne sont qu'un.

Je demandais: " Ô mon idole, où est ton temple?"
Elle me répondit: " Dans les débris de ton cœur ruiné

Je suis le soleil ; les rayons pénètrent dans tes décombres,

Ô ivrogne! Que ton palais s'écroule!"

Ton amour a si bien ravagé mon cœur,
Que tout ce qui n'est pas lui s'est consumé.

Oubliant la raison, les leçons, les livres,
Il s'est adonné à la poésie, aux odes, aux quatrains.

Qui a ton visage, se soucie-t-il du jardin?
Qui a ton amour, se soucie-t-il de la bougie ou du flambeau?

À moi qui ne me rassasie pas de la mer, que me fera le ruisseau?
À moi qui ne me contente pas du jardin de roses, 
que me fera le parfum?

Ô toi qui est unique comme le soleil, viens!
Les feuilles du jardin jaunissent sans toi... viens!

Le monde n'est que poussière sans toi... viens.

Cette griserie sans toi est vaine... reviens!

L'union... voilà les jardins du paradis.
La séparation... voilà les jardins de l'enfer.

Il est venu... Il est venu celui qui n'est jamais parti;

Cette eau n'a jamais manqué à ce ruisseau.

L'amour est venu et est en moi comme le sang qui baigne mes veines

et ma peau.
Il m'a vidé, puis m'a rempli de l'Ami.
Toutes les parties de mon corps sont sous l'emprise de l'Ami.
Il reste de moi le nom... Le reste est l'Ami.

En Ta présence, je ne dors pas à cause de tes charmes,

Sans Ta présence, je ne dors pas à cause de mes larmes.

 

Ô Toi, ta blessure est supérieure au remède d'autrui,

Ton avarice meilleure que la générosité d'autrui.
Ta cruauté meilleure que la fidélité d'autrui,
Et ton insulte meilleur que l'éloge d'autrui.

Si tu veux la lune... ne fuis pas la nuit.

Si tu veux la rose... ne fuis pas les épines.

Si tu veux l'amour... ne fuis pas Toi-même.

Rumî.

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